Voilà, votre enfant est au camp, sans vous, sans cellulaire, sans ordinateur, sans iPad, sans connexion, bref, le détachement total. Mais comment fait-on pour communiquer avec notre enfant sur le camp?
Quand j’étais campeuse, c’était des lettres envoyées par la poste que l’on recevait (si la poste allait assez vite!) pendant notre séjour. Parfois une ou deux lettres d’une page ou deux. Mais voilà que les camps ont dû emboîter le pas vers les nouvelles technologies et en prenant le virage, accepter d’imprimer des courriels envoyés aux enfants. Voilà qu’au lieu de recevoir une ou deux lettres des parents et peut-être une des grands-parents, les enfants se sont mis à recevoir plusieurs courriels de trois lignes par jour. Vous n’imaginez pas le travail des secrétaires qui doivent imprimer plus d’une centaine de courriels par jour, en gardant l’œil ouvert pour ne pas imprimer les courriels contenant huit photos du chien familial, sans compter les lettres en pièce jointe à ouvrir et imprimer individuellement. Elles ont besoin de huit bras pour vous mettre en contact avec vos enfants! Et que disons-nous à nos enfants dans ces courriels. Un ou deux petits mots d’encouragement, une anecdote qui s’est produite avec le chat la veille.
Mais où sont les lettres bien consistantes où le parent prenait plus que deux minutes pour envoyer un courriel sur son cellulaire entre deux réunions? En plus cette nouvelle façon de faire met une pression sur les parents qui se sentent mal à l’aise de ne rien écrire une journée ou qui ont peur que leur enfant soit le seul à ne rien recevoir.
Est-ce que les enfants ont besoin de recevoir un courriel par jour pour lui rappeler que nous, parents, sommes loin et en train de vivre complètement autre chose? Peut-être que de ne pas avoir de nouvelles des parents pendant quelques jours, c’est une bonne chose? Peut-être que si nous, parent, écrivions deux ou trois lettres ou même deux courriels, ceux-ci seraient plus intéressants à lire. Entre nous, je vous le dis, trop de courriels, ce n’est comme pas assez. Certains enfants ne lisent même plus les courriels quotidiens après quelques jours. Et que fait-on avec nos petits qui ne savent pas lire? Et que fait-on de cette petite touche manuscrite qui fait plus personnel?
Je vous laisse donc quelques-uns de mes petits trucs de maman de trois campeurs qui ont commencé leurs séjours à l’âge de 4 et 5 ans.
Pourquoi ne pas préparer quelques lettres à l’avance, bien identifiées au nom de l’enfant et avec la date à laquelle nous voulons la remettre? Profitons-en pour être originaux. En faisant des recherches, le papa et moi avons trouvé l’idée d’écrire un « je t’aime » sur un ballon que nous avons glissé dans une enveloppe. Les enfants ont adoré gonfler le ballon pour découvrir le mot et le placer au bout de leur lit. Pour ma plus jeune, qui ne sait pas lire, nous avons fait des dessins de princesses en canot, accompagnés d’un petit mot d’encouragement et collé quelques collants qui brillent. Pour les plus vieux, nous avons écrit des lettres disant que nous étions fiers d’eux et de ce qu’ils accomplissaient au camp. Nous leur avons mentionné combien ils étaient importants pour nous et que nous avions hâte qu’ils nous racontent leurs aventures et les défis qu’ils avaient relevés pendant leur séjour. Dans tous les cas, il faut éviter de leur dire que nous nous ennuyons, il faut axer les messages sur la réussite de leur séjour. Pour les ados, ceux partent plus longtemps, ceux qui quittent parfois la civilisation en expédition, des coupures de journaux avec des nouvelles de l’actualité qui pourraient les intéresser sont toujours un gros succès. En plus, on peut partir le feu avec le soir venu.
L’idée pourrait aussi vous venir de laisser ou envoyer un petit colis à votre campeur. C’est toujours un succès, par contre, quelques mises en garde importantes. Il faut absolument éviter la nourriture, d’abord pour des raisons de sécurité pour les gens vivant avec des restrictions alimentaires mais aussi pour éviter d’avoir la visite de petits animaux dans nos endroits de logement. Mais pourquoi ne pas emballer un petit livre ou un cahier de mots cachés.
Je vous lance le défi de voir la communication autrement qu’au bout des touches de notre clavier de cellulaire. Sortons papiers, crayons, ciseaux et colle et prenons le temps d’écrire à nos enfants. Et surtout, n’attendez rien en retour, ce n’est pas contre vous, mais ils ont bien d’autres choses à faire! Parfois, je reçois une lettre écrite bien vite la première journée, une lettre qui ne dit rien finalement! Mais je leur laisse tout de même des enveloppes avec l’adresse de la maison ou celle des grands-parents déjà écrites. Je leur laisse des timbres qu’ils pourront coller s’ils ont le goût d’écrire. Je leur laisse aussi des feuilles ou un cahier de notes si jamais ils ne veulent seulement qu’écrire leur aventure qu’ils pourront nous lire au retour à la maison.
Finalement, rappelez-vous que la qualité passe largement avant la quantité. Pour vous consoler, rappelez-vous que vous vous ennuyez probablement plus de vos enfants qu’eux s’ennuient de la maison!